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LA DOUBLE MAÎTRESSE

nirs ? Non ! elle serait devenue pour l’un de nous une idée particulière dont il eût été l’esclave. J’ai vu dans mes voyages de ces figures immobiles qui servent à un culte sacré. Elles sont taillées dans le bois précieux ou la pierre rare, mais elles imposent à leurs fidèles un servage rigoureux. Elles les prosternent dans la poussière et dans la boue et exigent parfois pour sacrifice le sang même de leur dévot.

— Sans aller si loin, dit M. de Bercherolles, nous avons vu des femmes obtenir de leurs amants les pires turpitudes et les plus bas services. Ils supportaient les plus fâcheuses avanies, simplement parce que… »

M. Tobyson de Tottenwood interrompit M. de Bercherolles. Il parlait en anglais, d’une voix rauque, et s’aidait de gestes brusques. Le baroque personnage savait fort bien toutes les langues ; mais, en compagnie, de peur de prêter à rire par l’accent burlesque qu’il leur donnait, il ne se servait jamais que de la sienne. M. Tobyson ne se démontait pas et continuait son jargon natal. On s’entre-regardait. Mlle Damberville comprenait à demi, car elle avait dansé sur les théâtres de Londres et en avait retenu un peu du langage de là-bas. M. Tobyson continuait, cela dura assez longtemps ; quand il eut fini, il mit ses poings énormes sur la table et éclata d’un rire sonore. On l’imita.

— « Voici à peu près ce que vient de nous conter M. Tobyson et qui a trait justement aux singulières pratiques où l’amour réduit certains amants, dit alors M. de Parmesnil qui, en bon polyglotte,