Page:Rachilde - Nono, 1885.djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
152
nono

Où Vénus Astarté, fille de l’onde amère,

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

À la fin de la tirade, Renée se souleva pour applaudir, tant il y avait de séductions dans l’art de cet homme du monde

Sans s’émouvoir, le duc reprit sur un autre ton :

— On se réveille lentement. Les uns crient : À bas le duc ! Les enragés me lancent des peaux d’orange. On me somme de descendre ; je ne descends pas ! Des amis font irruption et me portent en triomphe. Dans les coins brillent des couteaux à viroles. On jappe, on miaule. Je m’essuie le front, et le soir un dîner réunit le Comité chez moi. Je reçois des dépêches. Le lendemain, le journal avancé m’injurie ; le journal rétrograde me déifie. Quant à madame Filosseau….. Ah ! c’est trop raide pour être conté à une jeune fille, interrompit le duc, à dessein.

— Je ne dors pas ! continuez ! c’est fort drôle, votre politique… Madame Filosseau…

— Très bien ! je glisse sur les détails… vient me trouver aux Combasses et s’offre… à sauver son mari moyennant rançon.

— Et vous acceptez ? riposta Renée gagnée par l’originalité de son médecin.

— Elle est jolie ! » objecta-t-il, sans savoir comment l’observation serait reçue.

Renée n’attendit pas.

— Alors, vous remplacez le diplomate par un homme ?