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daient toujours dès qu’il s’agissait de se moquer du malheureux secrétaire.

— Papa, dit la jeune fille, emmenez donc vos tirailleurs pour qu’ils se rafraîchissent. Nous garderons ici les plus vaillants qui iront vous rejoindre dès que la roche sera levée. »

Le général, sentant que son infériorité avait été remarquable, se replia en bon ordre avec les paysans un peu confus.

Bruno voulut profiter de l’occasion, mais Renée fit un signe impérieux.

— Monsieur Maldas, dit-elle vivement, tenez-moi la bride ; je vais descendre, et vous garderez mon cheval. »

Bruno, du moment qu’on lui donnait son nom de famille, sentit qu’il était urgent d’obéir et, bon gré mal gré, il s’approcha. Mélibar s’ébroua pendant que l’épagneul exécutait des sauts désordonnés pour l’exciter d’avantage.

L’architecte s’empressa aussitôt d’offrir sa main et l’écuyère bondit sur le terre-plein.

Les six hommes s’étaient remis à peser. Une grosse corde, enroulée autour du sommet, était tirée d’en haut, et on entendait déjà de petits craquements sourds.

— Croyez-vous qu’il y ait de l’eau ? demanda Mlle Fayor.

— Ma foi, non, mais il fallait toujours déblayer la place pour établir la rotonde : il faudra vous résigner au puits artésien, mademoiselle.