Page:Radcliffe Chastenay - Les Mysteres d Udolphe T2.djvu/240

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Emilie, à qui alors Annette avoit fait passer sa frayeur, écouta très-attentivement ; mais tout étoit fort calme, et Annette continua :

Catherine alla à la galerie du nord, c’est la grande galerie que nous avons traversée, mademoiselle, avant de venir dans le corridor. Elle alloit, sa lampe à la main, ne songeant à rien du tout… Encore ! s’écria subitement Annette ; j’ai entendu encore ! ce n’est point une idée, mademoiselle.

Paix ! dit Emilie toute tremblante. Elles écoutèrent, et restèrent immobiles. Emilie entendit un coup frappé contre le mur ; il fut répété. Annette fit un grand cri. La porte s’ouvrit avec lenteur : c’étoit Catherine, qui venoit dire à Annette que sa maîtresse la demandoit. Emilie, quoiqu’elle la reconnût bien, ne se remit pas tout de suite de sa terreur. Annette, moitié riant, moitié pleurant, gronda vivement Catherine, de leur avoir fait une telle peur : elle frémissoit qu’on n’eût entendu ce qu’elle avoit dit. Emilie, dont l’esprit étoit profondément frappé par la circonstance principale du récit d’Annette, n’auroit pas voulu rester seule dans sa situation actuelle ; mais pour éviter d’offenser madame