Page:Ramayana, trad. Roussel, tome 1.djvu/39

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11. Parées de riches costumes, transportées d’amour, chantant d’une voix harmonieuse. Toutes s’approchèrent du fils de l’ascète et lui dirent :

12. Qui es-tu ? Que fais-tu ? Ô Brahmane, nous désirons le savoir. Tu vis seul, dans une forêt sans habitant, lointaine. Honore-nous (d’une réponse).

13. À l’aspect de ces femmes, créatures qu’il n’avait jamais vues, d’une beauté séduisante, la pensée lui vint dans le cœur de nommer son père.

14. Mon père est Vibhândaka : je suis son fils bien-aimé. Je m’appelle Rǐshyaçrĭnga ; mon œuvre, je l’accomplis sur la terre.

15. Notre ermitage est voisin, beaux (étrangers). Je vous y rendrai à tous les honneurs (de l’hospitalité), suivant les règles.

16. À ces paroles du fils de l’ascète, toutes n’eurent qu’une pensée. Ces femmes entrèrent toutes voir l’ermitage.

17. Une fois entrées, le fils du Rĭshi leur rendit les honneurs de l’hospitalité. Il leur offrit l’eau pour les ablutions, l’eau pour laver les pieds, (et pour leur nourriture) des racines et des fruits.

18. Toutes acceptèrent avec joie ces témoignages d’honneur. Dans la crainte du Rĭshi (Vibhândaka), elles résolurent d’amener promptement (son fils à la cour).

19. Voici d’excellents fruits que nous t’apportons, ô Deux-fois-né ; prends et sois heureux, mange-les sans tarder.

20. Alors toutes, l’embrassant amoureusement, lui donnèrent des friandises, d’appétissants gâteaux de toute sorte.

21. En mangeant ces gâteaux, le solitaire pensait : Voilà des fruits que ne connaissent point ceux qui vivent toujours dans la forêt.

22. Après avoir interrogé l’ascète et appris sa pieuse conduite, ces femmes s’éloignèrent par crainte de son père.

23. Toutes étant parties, le Deux-fois-né, rejeton de Kâçyapa, se sentit le cœur troublé. Il devint mélancolique.

24. Le jour suivant, le puissant et vénérable fils de Vibhândaka, absorbé dans ses pensées, se rendit à l’endroit

25. Où il avait aperçu ces femmes douées de charmes irrésistibles, vêtues d’habits somptueux. En voyant venir le solitaire, joyeuses,

26. Elles coururent toutes vers lui et lui dirent : Ô ami, viens dans notre ermitage.

27. Là se trouvent, en abondance, des racines et des fruits de toute sorte. Tu pourras certainement y suivre ton régime spécial.