Page:Ramayana trad Hippolyte Fauche vol2.djvu/152

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les péchés, une fois nés, de ces mortels, qui ont peu d’âme.

« Toi, sur la tête de qui la ruine est suspendue et qui pousses ta famille à sa ruine, je te quitte et je m’en vais de ce pas avec colère, tel que les eaux d’un fleuve coulent vers l’Océan. À cette heure, où j’ai reconnu que ton esprit est faux, cruel, infracteur de la justice, puis-je faire autrement que de t’abandonner comme un éléphant qui est enfoncé dans la boue ? »


Quand Râvana, que poussait la mort, eut, bouillant de colère, entendu ces paroles de Vibhîshana, il répondit à son frère en ces termes pleins d’amertume : « On peut habiter avec son ennemi, avec un serpent irrité ; mais non avec l’homme, qui manque à ses promesses et qui sert nos ennemis ! Je sais bien, Rakshasa, quel est en toute chose le caractère des parents : les infortunes des parents font toujours du plaisir aux parents. Oui ! des parents comme toi dédaignent et méprisent dans leur parent un chef actif, héroïque, savant, qui sait le devoir et qui se plaît avec les gens de bien.

« Félons, cœurs dissimulés, se réjouissant toujours des revers les uns des autres, les parents sont pour nous des ennemis terribles ; et c’est d’eux que nous viennent les dangers. On entend quelque part, dans la forêt Padma, les éléphants mêmes chanter des çlokas à la vue des chasseurs qui viennent, tenant des cordes à leur main. Écoute-les, Vibhîshana !

« Notre danger n’est pas dans ces cordes, ni dans le feu, ni dans les autres armes ; il est dans nos parents, esclaves égoïstes de leurs intérêts : voilà ce qui est à craindre. Ils indiqueront sans doute le moyen de nous