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porter son attention sur les ressources en eau et sur les chemins d’accès et de service.

Question de l'eau.

— L’eau est la vie même de la ferme : sans eau pas d’élevage de bétail possible ; le mouton seul peut prospérer, car il boit peu, sauf lors des chaleurs estivales, ou lorsqu’on le tient, l’hiver, dans des bergeries trop chaudes, et, en se rendant au pâturage ou en revenant, il peut rencontrer dans les mares de la contrée l’eau dont il a besoin. Les bêtes à cornes, les chevaux de travail, les porcs eux-mêmes demandent à trouver à la ferme ou dans un voisinage immédiat les abreuvoirs où ils se désaltèrent, et les éléments du calcul qui s’imposent apparaissent à première vue. S’il s’agit seulement de la consommation des animaux et des besoins du personnel de la ferme, y compris l’eau nécessaire au blanchissage, il n’est pas trop difficile de se rendre compte de la quantité d’eau dont il faut pouvoir disposer chaque jour. M. Wery, dans son excellent agenda agricole publié par MM. Baillière, donne à la page 132 tous les éléments utiles au. calcul, en tenant compte des différents régimes. Cette quantité connue, si on peut l’emprunter à un ruisseau d’un débit suffisant même en été, le problème est résolu. Si l’eau courante fait défaut en totalité ou partiellement, il faut avoir recours à des puits ou à des citernes, et de deux choses l’une : ces puits. ou citernes existent et fournissent le complément d’eau dont on a besoin, ou ils n’existent pas, et il faut les établir. La question devient alors plus complexe.

S’il s’agit d’un puits à forer : une connaissance très complète du régime des eaux souterraines au point considéré est indispensable pour savoir à quelle profondeur on trouvera l’eau, quelle en sera la nature plus ou moins calcaire et surtout le débit journalier. Y a-t-il, au contraire, lieu d’envisager la construction d’une citerne, il faut voir quelle est la surface de toits dont on peut capter les eaux et, tenant compte de la chute d’eau moyenne au cours de l’année, établir le volume annuel du liquide susceptible d’être recueilli ; ceci fait, comme la pluie ne tombe pas régulièrement chaque jour et comme la consommation est souvent maximum aux époques où les chutes d’eau pluviale sont minima,