Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v5.djvu/305

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favorablement de lui, acceptent ſa propoſition. Le jour même, on joint les Eſpagnols ; & le nouvel agrégé fond ſur eux avec une impétuoſité qui étonne les plus intrépides. Rien n’échappe à ſa fureur. Le reſte de ſa vie fut digne de cette première action. Il fit tant de mal ſur terre & ſur mer à cette nation, qu’il lui en reſta le ſurnom d’Exterminateur.

Sa férocité, celle des autres Flibuſtiers qui ſuivoient ſes traces, ayant déterminé les Eſpagnols à s’enfermer dans leurs places, on prit le parti de les y attaquer. Ce nouveau genre de guerre exigeoit des forces conſidérables, & les aſſociations devinrent plus nombreuſes. La première qui eut de l’éclat, fut formée par l’Olonois, qui tiroit ſon nom des Sables-d’Olone, ſa patrie. Du vil état d’engagé, il s’étoit élevé par degrés au commandement de deux canots & de vingt-deux hommes. Avec ces moyens, il parvient à ſe rendre maître ſur la côte de Cuba, d’une frégate Eſpagnole. Un eſclave ayant vu achever tous les bleſſés, & craignant pour ſa vie, veut la racheter par un aveu perfide, mais bien digne du rôle qu’on