Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/60

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Midi. L’un ſe couvrira d’habitans & de cultures, tandis que l’autre épuiſera ſes ſucs voluptueux & ſes mines d’or. L’un pourra policer des peuples ſauvages, par ſes liaiſons avec des peuples libres ; l’autre ne ſera jamais qu’un alliage monſtrueux & foible d’une race d’eſclayes avec une nation de tyrans.

Il étoit eſſentiel pour les colonies du Midi qu’elles euſſent des racines de population & de vigueur dans le Nord, pour s’y ménager un commerce des denrées de luxe avec celles de beſoin, une communication qui pût donner des renforts en cas d’attaque, un aſyle dans la défaite, un contrepoids des forces de terre à la foibleſſe des reſſources navales.

Les colonies méridionales Françoiſes jouiſſoient avant la dernière guerre de cette protection. Le Canada, par ſa ſituation, par le génie belliqueux de ſes habitans, par ſes alliances avec des peuplades ſauvages, amies de la franchiſe & de la liberté du caractère François, pouvoit balancer, du moins inquiéter la Nouvelle-Angleterre. La perte de ce grand continent détermina le miniſtère de Verſailles à chercher de l’appui dans un autre ; & il eſpéra le trouver dans la Guya-