Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/61

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ne, en y établiſſant une population nationale & libre, capable de réſiſter par elle-même aux attaques étrangères, & propre à voler avec le tems au ſecours des autres colonies, lorſque les circonſtances pourroient l’exiger.

Tel fut évidemment ſon ſyſtême. Jamais il ne lui tomba dans l’eſprit qu’une région ainſi habitée, pût jamais enrichir la métropole par la production des denrées propres aux colonies méridionales. Les bons principes lui étoient trop familiers, pour ignorer qu’il n’eſt pas poſſible de vendre, ſans ſuivre le cours du marché général ; qu’on ne peut atteindre ce but qu’en cultivant avec auſſi peu de frais que ſes rivaux ; & que des travaux faits par des hommes libres, ſont de toute néceſſité infiniment plus chers que ceux qui ſont abandonnés à des eſclaves.

Les opérations étoient dirigées par un miniſtre actif. En politique ſage, qui ne ſacrifie pas la sûreté aux richeſſes, il ne ſe propoſoit que d’élever un boulevard pour défendre les poſſeſſions Françoiſes. En philoſophe ſenſible, qui connoit les droits de l’humanité & qui les reſpecte, il vouloit