Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v7.djvu/99

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aisément des traces d’anciens volcans. Il reſte encore dans une profonde vallée huit ou dix excavations de quelques pieds de diamètre où l’eau bout de la manière la plus effrayante. On ne trouve pas, à la vérité, dans l’iſle, de grandes plaines, mais beaucoup de petites où le ſucre peut être heureuſement cultivé. La forme étroite & allongée de cette poſſeſſion en rendra le tranſport aisé, dans quelques lieux que les cannes ſoient plantées.

L’air, dans l’intérieur de Sainte-Lucie, n’eſt que ce qu’il étoit dans les autres iſles, avant qu’on les eût habitées : d’abord impur & mal-ſain ; mais à meſure que les bois ſont abattus, que la terre ſe découvre, il devient moins dangereux. Celui qu’on reſpire ſur une partie des côtes eſt plus meurtrier. Sous le vent, elles reçoivent quelques foibles rivières qui, partant des pieds des montagnes, n’ont pas aſſez de pente pour entraîner les ſables dont le flux de l’océan embarraſſe leur embouchure. Cette barrière inſurmontable fait qu’elles forment au milieu des terres des marais infects. Une raiſon ſi ſenſible avoit ſuffi pour éloigner de ces can-