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INTRODUCTION

étaient composées à la fin du xve et au commencement du XVIe siècle (nous ne possédons pas de documents suffisants pour entreprendre cette recherche pendant la période antérieure). À l’époque qui nous occupe, il faut distinguer les représentations extraordinaires, organisées à des époques indéterminées, par des prêtres ou des bourgeois, qui n’abordaient la scène qu’en simples amateurs, et les représentations régulières données par des comédiens de profession. Les unes, qui se bornaient ordinairement au jeu d’un mystère, étaient des fêtes municipales, célébrées avec pompe ; les villes tâchaient de se surpasser les unes les autres par le luxe des décors et des costumes, le nombre des personnages et souvent aussi par la longueur du spectacle. Les représentations des comédiens n’exigeaient au contraire que peu de mise en scène ; les acteurs étaient en petit nombre ; les costumes et les décors étaient sans doute des plus simples ; mais les acteurs avaient pour eux leur pratique de l’art dramatique et, sinon la longueur, du moins la variété du spectacle. Les frères Parfaict ont remarqué[1] que les représentations des Enfans sans soucy étaient composées de trois pièces : une sottie, une moralité et une farce. Ils en ont donné pour exemples le Jeu du Prince des Sotz de Pierre Gringore et la Moralité de Mundus, Caro, Demonia, qui nous est parvenue reliée avec la Farce des deux Savetiers et qui était sans doute précédée d’une sottie. Cette observation des auteurs de

  1. Hist. du Théatre françois, t. III, p. 106.