Page:Recueil général des sotties, éd. Picot, tome I.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
xxi
INTRODUCTION

violente querelle avec un autre comédien, l’ « archipoète des Pois pillez[1] ». Ce n’est pas ici le lieu de faire l’histoire d’Angoulevent, ni de la confrérie des sots parisiens ; notre érudit collègue, M. Émile Roy, nous la donnera sans doute prochainement.

En 1616, la sottie n’avait pas disparu de l’Hôtel de Bourgogne. Une facétie du Pont-Neuf, intitulée : Le Reveil du Chat qui dort, par la cognoissance de la perte du pucelage de la pluspart des chambrieres de Paris[2], se termine par un « coq à l’asne », à la fin duquel on lit :

Allons vistement, car je craint [sic]
Qu’on nous face quelque vergogne ;
Desjà, dans l’Hostel de Bourgogne,
Les maistres foux sont habillez
Pour faire veoir les pois pillez.

En 1625, Malherbe parle encore, comme d’une chose courante, des sotties jouées à l’Hôtel de Bourgogne[3].

Les sots parisiens, comme les confrères de la Passion, ne furent dépossédés qu’à la suite du célèbre procès de 1632. Dans les provinces, la sottie se maintint jusqu’à la même époque, soit sur le théâtre, soit même dans les rues, pendant les fêtes du carnaval. Les Devis des suppostz du Seigneur de la Coquille, que les imprimeurs lyonnais récitaient encore dans les carrefours, au commence-

  1. Fournier, Variétés histor. et littér., t. VIII, p. 81.
  2. À Paris, jouxte la coppie imprimée par Pierre Le Roux, 1616, in-8o de 16 pp.
  3. Voy. le passage cité ci-dessus, p. v, en note.