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INTRODUCTION

ment du XVIIe siècle, les dialogues facétieux que débitaient les soldats de l’Infanterie dijonnoise, par exemple le Réveil de Bon Temps, composé en 1623, sont de véritables sotties.

On a vu ci-dessus la reproduction de trois dessins, choisis entre un très grand nombre de pièces du même genre, qui nous montrent des exercices de sots exécutés sous le règne de Louis XIV.


La sottie est un genre dramatique tout français, et qui paraît n’avoir eu que peu d’influence sur les théâtres étrangers. Son nom même (sotternie) a passé dans la littérature néerlandaise ; mais, au lieu de désigner une parade précédant la représentation, il s’applique à une farce jouée à la fin du spectacle. Ce point, déjà évident pour tous ceux qui connaissaient les sotternien publiées par Hoffmann von Fallersleben[1] et réimprimées par Van Vloten[2] et par Moltzer[3], a été mis en lumière par M. Stecher[4].

Le sens de « farce » donné par les Néerlandais au mot sotternie paraît avoir influé sur la signification du mot sottie dans la Flandre française elle-même. M. Stecher en cite un exemple curieux dans une relation écrite au XVIe siècle par un auteur artésien : « Près de Tolede, au premier may », ra-

  1. Horae belgicae ; Pars sexta ; — Altniederlaendische Schaubühne ; Breslau, 1838, in-8o.
  2. Het nederlandsche Kluchtspel van de veertiende tot de achttiende ceuw ; Haarlem, 1854, pet. in-8o.
  3. De middelnederlandsche dramatische Poezie ; Groningen, 1875, in-8o.
  4. La Sottie française et la Sotternie flamande ; Bruxelles, 1877, in-8o, extr. des Bulletins de l’Académie royale de Belgique, 2e sér., t. XLIII. no 4.