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INTRODUCTION

sottie française et s’être proposé de l’imiter dans les introitos dont il a fait précéder chacune de ses pièces. Les Introitos n’ont aucun rapport avec le drame auquel ils servent de prologue ; ce sont des scènes burlesques dans lesquelles un acteur comique recommande la pièce à l’attention des spectateurs, au milieu de pointes et de facéties de tout genre. À ce point de vue, ils tiennent le milieu entre les sotties et les monologues[1].

Comme preuve des emprunts faits par Torres Naharro aux poètes dramatiques français, on peut citer le nom de Jornada (journée) qu’il donna aux actes de ses pièces ; il adopta le mot, tout en lui attribuant un sens nouveau[2].


Les sotties qui nous ont été conservées sont en assez petit nombre, et il ne pouvait en être autrement. Ces pièces devaient être en grande partie improvisées. Les « fatistes » donnaient beaucoup plus de soins aux mystères et aux moralités qu’à ces œuvres éphémères qui le plus souvent ne devaient offrir qu’un intérêt de circonstance. Toutefois les pièces que nous possédons suffisent pour nous donner une idée précise de cette espèce de composition. Nous nous sommes efforcé de les classer par ordre chronologique, en relevant les allusions historiques qu’elles contiennent, ou, lorsque nous n’y avons vu aucune allusion, en leur don-

  1. Voy. Schack, Geschichte der dramatischen Literatur und Kunst in Spanien (2. Ausg., Franckfurt am Main, 1854, in-8), I, p. 184.
  2. Cf. Wolf, Studien zur Geschichte der spanischen und portugiesischen Nationalliteratur (Berlin, 1850, in-8o), p. 505.