Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 4 Antechrist, Levy, 1873.djvu/360

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lieu saint (que le lecteur ici comprenne[1] !), alors, que ceux qui sont en Judée fuient dans les montagnes ; que celui qui est sur le toit ne descende pas dans sa maison pour prendre quelque chose ; que celui qui est aux champs ne revienne pas chez lui chercher sa tunique. Malheur aux femmes qui porteront dans leur sein ou qui nourriront en ces jours-là ! Et priez pour que votre fuite n’ait pas lieu en hiver ou le jour du sabbat ; car il y aura alors une tribulation comme il n’y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu’à présent et comme il n’y en aura plus. »

D’autres apocalypses du même genre circulèrent, ce semble, sous le nom d’Hénoch, et offraient avec le discours prêté à Jésus des croisements singuliers. Dans l’une d’elles, la Sagesse divine, introduite comme un personnage prophétique, reprochait au peuple ses crimes, ses meurtres de prophètes, la dureté de son cœur[2]. Des fragments qu’on en peut supposer conservés paraissent faire allusion au meurtre de Zacharie, fils de Baruch[3]. Il y était aussi question d’un « comble

  1. Phrase familière aux Apocalypses.
  2. Épître de Barnabé, c. iv, xvi (d’après le Codex sinaïticus) ; Luc, xi, 49. Voir Vie de Jésus, 13e édit., p. xiv, xlii, lv note, 40 note, 366.
  3. Il est vrai que les Évangiles portent « Zacharie, fils de Barachie », et il peut y avoir là une confusion avec Zacharie, fils de Joïada. Voir Vie de Jésus, 13e édit., p. 366.