Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/568

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La joie sera parfaite. Le matin, un souffle sortira du sein de Dieu, apportant le parfum des fleurs les plus exquises ; le soir, un autre souffle, apportant une rosée salutaire. La manne descendra du ciel. Les morts qui se sont endormis dans l’espérance du Messie ressusciteront. Les magasins d’âmes justes s’ouvriront ; la multitude de ces âmes heureuses n’aura qu’un esprit ; les premiers se réjouiront ; les derniers ne seront pas attristés[1]. Les impies sécheront de rage, en voyant que le moment de leur supplice est venu. Jérusalem sera renouvelée et couronnée pour l’éternité[2].

L’empire romain apparaît ensuite à notre voyant comme une forêt qui couvre la terre ; l’ombre de cette forêt voile la vérité ; tout ce qu’il y a de mauvais dans le monde s’y cache et y trouve un abri. C’est le plus dur et le plus mauvais de tous les empires qui se sont succédé. Le royaume messianique, au contraire, est représenté par une vigne, à l’ombre de laquelle naît une source douce et tranquille, qui coule vers la forêt. En approchant de cette dernière,

    comme un λόγιον de Jésus. Dans l’Épître de Barnabé (ch. 4, 6, 12, 16), des citations d’Hénoch et d’Esdras sont de même présentées comme des paroles de Jésus. Cf. Vie de Jésus, édit. 13 et suiv. p. xiv, lv, note, 40, 366.

  1. « Gaudebunt priores et ultimae non contristabuntur » (trad. Ceriani). Cf. Barnabé, 6 ; IV Esdr., v, 42.
  2. Troisième vision (§§ 21-34).