Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/128

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gon : « Madame Parangon était chrétienne : pouvais-je être d’une autre religion que cette femme ? Lorsqu’elle ouvrait la bouche, je croyais voir, je croyais entendre la divinité me parler[1]. »

Si ses convictions religieuses n’existaient plus qu’à l’état de souvenir, il n’était pourtant point athée, pour cela. Il a même consacré, dans Monsieur Nicolas[2], un chapitre à L’Immoralité folle des athées. Il a reconnu le créateur du monde dans un Credo de sa façon : « Je crois un Être principe, source de toute vie et de toute intelligence, rémunérateur et vengeur dès cette vie[3]… »

L’Être principe devint, bien entendu, sous la Révolution, « l’Ordre, la Raison éternelle, le Dieu de la République française[4] ».

Quant au culte, il ne le croit pas indispensable, bien qu’il convienne de son utilité chez les peuples superstitieux, où il fait faire « des prodiges de valeur aux troupes[5] ». Si l’on en veut un, on doit se contenter de la prière dont il donne le texte.

Nous avons dit que Fourier avait adopté certaines théories sociales de Restif. En voici qui contiennent incontestablement le germe du Phalanstère ; Restif était persuadé que le défaut de notre organisation était de confondre l’état de nature avec celui de société :

« Personne, dans l’état de société, n’est

  1. Monsieur Nicolas, p. 4147.
  2. Page 4818, 1re édition.
  3. Monsieur Nicolas, p. 4156, 1re édition.
  4. Ibid., t. IV, p. 214.
  5. Ibid., p. 4028, 1re édition.