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QUATRIÈME ÉPOQUE — 17$ 2 3

nigaudement, et que Bardet, corrompu à l’impri- merie de toutes les manières possibles, secondait l’ancien Tartare par des polissonneries enfantines. Jeanneton souffrit tout cela, tant qu’elle espéra le mariage ; mais s’étant aperçue que Marie tenait encore, elle réprima le badinage, et sortit peu de jours après.

Notre ébréchée fit place à la plus jolie pa3^sanne que j’aie vue de ma vie : c’est Toinetle Dominé, dite Toury, cousine de Tiennette, et qui l’aurait rempla- cée, si elle avait pu en obtenir la permission de ses parents, après une lettre que Tiennette m’avait fait lui écrire, environ quinze jours avant son mariage. Toinette était native de Toury, petit village près d’A vallon... (a).

Je m’arrête., ici pour revenir au déjeuner auquel d’Arras m’avait invité. J’eus auparavant quelques entretiens avec Gaudet : j’avais goûté ce garçon davantage encore la seconde fois ; sa familiarité franche et prompte marquait un bon cœur. Le sa- medi, je lui proposai d’être du déjeuner, ne me sou- ciant pas de me trouver seul avec des moines. Il accepta volontiers. J’en parlai le soir à Gaudet d’Arras, que je vis passer, et je lui présentai Gaudet. — « Monsieur, » dit le frère, « se nomme Gaudet ? » Eh bien, gaudeamus!... Mais, d’où est Monsieur ? » — De Varzy. — De Varzy ! Je suis de Troyes, et

(a) On écrit aujourd’hui Thory. (N. de l'Èd.)