d’O pour ο et ω, d’𐤇 pour η et parfois aussi l’aspiration rude. La plus récente comprend les inscriptions archaïques des villes d’Ionie, en particulier celles de Milet, où l’on trouve Ω, Σ et η figuré d’abord par 𐤇, puis par Η. Les plus anciennes inscriptions de cette seconde série remontent au viie siècle[1] ; c’est à la seconde moitié du même siècle que M. Kirchhoff attribue les graffites d’Abou-Simboul.
Or, dans leur belle exploration du temple d’Apollon Milésien à Naucratis, les savants anglais ont découvert près de 700 courtes inscriptions gravées sur des tessons de vases ; ces inscriptions se composent, ou se composaient, d’un nom propre et d’une dédicace à Apollon. M. E. A. Gardner, se fondant sur le style des peintures et sur la profondeur où l’on avait recueilli ces tessons, attribuait aux inscriptions une antiquité très reculée, à savoir le milieu du viie siècle avant J.-C., époque que M. Petrie, conduit par d’autres considérations, regardait comme celle de la fondation de la colonie grecque de Naucratis[2]. Mais ces inscriptions si anciennes présentent déjà le sigma à quatre branches et l’oméga, qui ne se rencontrent pas dans celles d’Abou-Simboul. Comme il est absolument impossible de reculer ces derniers textes au delà du viie siècle, M. E. Gardner se vit donc amené à la conclusion qu’on les avait considérées à tort, depuis Kirchhoff, comme représentant le premier stade de développement de l’alphabet ionien. Pour M. E. Gardner, les textes d’Abou-Simboul sont les monuments d’un alphabet local, apparenté à l’alphabet ionien, mais distinct de ce dernier[3]. M. Gardner alla plus loin encore : il pensa que les graffites d’Abou-Simboul étaient plus récents que les plus anciennes inscriptions de Naucratis et ne remontaient pas au delà de l’an 600. Il faisait valoir, à cet effet, une inscription en caractères analogues qui avait été découverte à Naucratis sur un tesson de vase de style rhodien et qui lui paraissait postérieure d’un demi-siècle aux plus anciens graffites de même provenance[4]. Comme s’il était encore permis d’établir des relations chronologiques entre des inscriptions de localités différentes, et