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ADMINISTRATION LOCALE.

des fonctions judiciaires furent jointes à leurs attributions de police. C’est alors qu’ils prirent le nom de juges (justices).

Ce statut portait que le corps des Magistrats, dans chaque comté, se composerait d’un lord, de trois ou quatre des hommes les plus dignes du comté, et de quelques gens de loi. Dans la suite, le nombre des juges de paix, en conséquence des ambitions individuelles, devint si considérable que, sous Richard ii, il fut nécessaire de le réduire d’abord à six et ensuite à huit. Mais cette loi a été depuis long-temps mise en oubli, et le titre de juge de paix, qui donne à celui qui en est investi les pouvoirs les plus étendus sur la vie et la liberté de ses concitoyens, est aujourd’hui prodigué. Tout homme de quelque importance dans le comté a une espèce de droit à l’obtenir, et il faut des considérations bien graves pour empêcher le lord lieutenant de le lui accorder. À défaut de grands propriétaires dans quelques localités, le brevet est accordé à des artisans ayant la fortune nécessaire. Beaucoup d’ecclésiastiques sont aussi membres de la commission de la paix. En 1796, on comptait 2351 juges de paix dans les quarante comtés de l’Angleterre, ce qui fait à peu près soixante par comté. Le nombre en est plus considérable aujourd’hui ; mais il y en a beaucoup qui, une fois en possession du titre, n’exercent jamais les fonctions de leur charge.

Toute personne qui possède un revenu foncier de 100 liv. sterl., qui n’est ni avoué ni procureur, et qui a sa résidence dans le comté, peut être Magistrat.

Il faut ajouter que la profession de foi religieuse exigée par les lois avait jusqu’ici exclu des fonctions de la Magistrature tous ceux qui n’étaient pas membres de l’église établie. La révocation du test and corporation act, en 1828, a fait cesser pour les dissidens cette exclusion. Le bill d’émancipation, en 1829, la fera cesser pour les catholiques.

Le serment du Magistrat (oath of qualification) est admis comme preuve suffisante qu’il remplit les conditions pécu-