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LA
CRISE PHILOSOPHIQUE
ET
LES IDEES SPIRITUALISTES

II.
LE POSITIVISME ET L’IDEALISME.

Deux courans principaux, avons-nous dit[1], ont contribué à former la philosophie nouvelle : d’une part, les sciences exactes et positives ; de l’autre, la philosophie allemande. Ces deux courans se sont trouvés d’accord pour combattre la philosophie régnante, qui, prise à la fois entre l’empirisme et l’idéalisme, combattue par l’expérience et par la raison pure, a beaucoup de peine à faire prévaloir et même à faire bien comprendre le point de vue qui lui est propre, — le point de vue psychologique. Cependant, s’il y a une sorte d’accord entre l’empirisme et l’idéalisme dans la critique et dans le combat, il est facile de prévoir que les deux genres d’esprit qui se sont en quelque sorte coalisés dans cette lutte sont trop incompatibles au fond pour s’entendre longtemps. Déjà l’on voit deux philosophies de caractère très différent se dessiner l’une en face de l’autre et renouveler, comme on l’a vu à toutes les époques, l’éternelle opposition de l’empirisme et de l’idéalisme : d’une part, une

  1. Voyez la Revue du 15 juillet.