Page:Revue des Deux Mondes - 1867 - tome 69.djvu/466

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
DU
MOUVEMENT DE LA POPULATION
EN FRANCE

I. Statistique de la France, publiée par la ministre de l’agriculture et du commerce. — II. Census of Great Britain. — III. Preussische Statistik.

« La puissance d’une nation dépend du nombre d’hommes qu’elle peut mettre sous les armes. » En prononçant ces paroles devant nos députés réunis il y a quelques mois dans la salle des États, l’empereur appelait l’attention de tous sur une question qui fait aujourd’hui, et à bon droit, le sujet des préoccupations de la France entière : l’organisation de l’armée. Ce n’est pas seulement au point de vue militaire que cette question a pris une importance considérable : la façon plus ou moins heureuse dont on la résoudra doit décider de l’avenir même de notre pays. Si pendant la guerre, la puissance d’une nation repose sur le nombre de soldats qu’elle peut mettre en ligne, sa puissance réelle et permanente réside dans le nombre de bras qu’elle emploie au travail. D’ailleurs, pour avoir des soldats, il faut d’abord avoir des hommes, et l’on a malheureusement trop longtemps oublié, l’on oublie trop encore cette vérité naïve.

Lorsque dans un moment de danger, lorsque dans des circonstances graves, où l’honneur, l’intérêt véritable et la sécurité du pays sont menacés, il est nécessaire de faire appel à toutes les forces