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Mais va, ton châtiment s’avance, car après
Cette horrible campagne
Le venin de la Prusse en toi reste à jamais,
Et morte est l’Allemagne.


MACTE ANIMO…


Tomber en luttant n’est pas honte,
Surtout luttant un contre trois ;
Relevons-nous ! Canons de fonte,
Défendez nos champs et nos toits !

Non, il ne se peut que la France
Voie un plus long temps son terrain
Souillé, sali par la présence
Des envahisseurs d’outre-Rhin !

Impossible que la Lorraine,
Brillant cadeau des jours anciens,
Terre de Jeanne, toujours vaine
De ce grand nom, soit aux Prussiens !

Impossible que notre Alsace,
Sœur par un amour incessant,
Échappe à ton bras qui l’enlace,
O France ! et quitte ton beau flanc !

Impossible que la grand’ville,
Paris, merveille des cités,
Devienne la litière vile
D’un tas de houlans en gaîtés !

Non, non, la France notre mère
Ne subira point ces affronts,
Elle qui coucha sur la terre
Tant de fois l’orgueil des Teutons.

Le vieux sceptre de Charlemagne
N’est pas encore à vous, Germains,
Et vos coups, dans cette campagne,
Ne l’ôteront pas de nos mains !