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LA LITTÉRATURE EUROPÉENNE
AU XIXe SIÈCLE

La présente « Étude » est destinée à former l’un des chapitres du grand ouvrage que la maison Goupil publiera prochainement sous le titre d’Un Siècle, illustré avec le luxe et le goût qu’elle sait mettre aux livres qu’elle édite, et dont nous louerions davantage le texte, si nous n’y avions pas un peu collaboré. Nous n’avions à traiter, il est vrai, que de la Littérature, et d’autres que nous ont parlé dans ce livre de la Philosophie et de l’Histoire. Si nous croyons devoir en avertir le lecteur, c’est d’abord pour qu’il nous pardonne les lacunes qu’autrement il ne saurait s’empêcher de noter dans cette « Étude. » C’est aussi, et à un tout autre point de vue, pour nous excuser du peu de place qu’on trouvera sans doute que l’Allemagne y occupe ; et en effet, depuis les temps héroïques de Gœthe et de Schiller, l’Allemagne a eu certainement des poètes, et des dramaturges, et des romanciers, mais les grands noms de son histoire littéraire en ce siècle sont ceux de ses philosophes et de ses historiens ; et elle n’a pas eu de gloires plus « européennes » que celles dont il nous était interdit de parler, les Schleiermacher, les Hegel et les Schopenhauer, ou les Niebuhr et les Ranke, les Curtius et les Mommsen, les Sybel et les Treitschke.

Nous renverrons, pour les premiers, au livre d’Edouard Zeller : Geschichte der Deutschen Philosophie seit Leibniz, Munich, 1875, en regrettant d’ailleurs que la place n’y soit pas faite plus considérable à Schopenhauer ; et, pour les seconds, au livre plus récent de M. Antoine Guilland : L’Allemagne nouvelle et ses historiens, Paris, 1900, Alcan.

Quand on ne jugerait de l’importance de notre siècle dans l’histoire universelle de la littérature que par l’abondance et la