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Wauters, inspecteur, suffit pour faire comprendre la valeur de ce service, et nous ne terminerons pas sans accorder une mention spéciale à la publication remarquable faite, en 1903, par le ministère de l’Industrie et du Travail sous le titre de : Rapport sur la situation de l’enseignement technique en Belgique.

Le Danemark en est encore à la tradition qui veut que les jeunes gens destinés au commerce entrent dans les affaires comme apprentis dès l’âge de quatorze ou quinze ans, et que la durée de leur apprentissage varie entre quatre ou cinq années. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que, dans son rapport de 1900, l’inspecteur général de l’enseignement commercial danois se soit exprimé avec quelque découragement de la façon suivante : « Tant que la classe commerçante se recrutera de cette manière, dit-il, il sera difficile de trouver les élémens d’une clientèle suffisamment nombreuse pour les écoles de commerce. » Point d’école supérieure et seulement trois ou quatre petites écoles moyennes, tel est donc le maigre bilan de l’enseignement commercial danois.

L’Église de commerce Brock, de Copenhague, est peut-être la seule à laquelle on puisse donner ce nom, c’est une sorte de Realschule avec six années de cours auxquelles on a ajouté, comme complément, deux années d’études commerciales dont les élèves ont de quinze à dix-huit ans. Cette division supérieure n’était fréquentée, en 1900, que par 29 élèves. Seule la manière dont fut fondée l’école est originale. En 1800, un riche négociant danois, Niels Brock, laissa, entre autres legs, une somme de 42 000 francs pour fonder une école de commerce à Copenhague. Par suite de diverses circonstances, ce ne fut que 86 ans plus tard que ce legs trouva son. emploi, les intérêts capitalisés l’avaient alors décuplé et porté à la somme de 420 000 francs.

Mais si l’opinion danoise est peu favorable aux écoles de commerce proprement dites, elle est persuadée en revanche que « les cours de perfectionnement » répondent mieux à l’éducation des employés de commerce. Aussi ces cours sont-ils bien organisés, très prospères, et il y en avait déjà en 1901, plus de 50 dont un pour les jeunes filles, tous subventionnés par les municipalités et les corporations. Cet état d’esprit explique le développement remarquable qu’a pris dans ces dernières années l’École de perfectionnement des commerçans de Copenhague. Cette institution possède un local qui ne lui a pas coûté moins