Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 37.djvu/745

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La syllabe oi, avec les variantes ois, oigt, oit, oix, oie, ouais (toi, fois, doigt, boit, voix, etc.) ;

La syllabe ou, avec les variantes ous, out, oux, oue (vous, tout, toux, boue) ;

La syllabe an et ses homophones en, em ;

Avec les variantes anc, and, ang, ant, aon (banc, grand, sang, avant, faon) ;

Et end, eng, ent (prend et prends, hareng, vent et vents) ;

Et em, emps (emmuré, temps) ;

La syllabe in et ses homophones en, am ; im, ym, avec les variantes inc, ingt, int, inct, et eint (vint, vingt, instinct, chien, teint), et ainct, aint, aints (étain, vainc, saints et thym).

La syllabe on et ses homophones om, un, avec les variantes ond, onds, ons, ong, ont (coton, rond, bonds, aimons, long, pont), et omb, ompt (nom, plomb, prompt), et jungle.

La syllabe un avec les variantes uns, unt, cun, um (uns, emprunt, parfum, etc.).

On sait que ces similitudes de prononciation jouent un grand rôle en poésie, surtout en ce qui touche les simples assonances au moyen âge et plus étroitement la rime, aux derniers siècles. Autrefois, on se bornait à la similitude de son de la syllabe, et même du dernier son de voyelle. On trouve ainsi flots rimant avec eaux, héros avec nouveaux, etc. De même, les mots terminés par é avec l’accent aigu, précédé d’une consonne quelconque, riment entre eux dans les poètes des XVIIe et XVIIIe siècles. Mais aujourd’hui, on est plus exigeant : il faut la similitude de son de la syllabe entière ; les auteurs les plus rigoureux exigeant même l’identité d’orthographe pour la rime.

Bref, il s’agit de savoir si la réforme ou simplification de l’orthographe attribuera à chaque son une graphie unique : toutes les prononciations o, au, etc., se traduisant uniformément par la lettre o' ; toutes les prononciations oi par le signe oi ; toutes les prononciations, e, ei, ai, etc., par le signe accentué è ; — an, am, en etc., par le groupe. unique an ; — eu, œ, œu, ne, par le groupe unique eu ; — in, en, ain, ing, par le groupe unique in ; — on, om, ung, par le groupe unique on ; — un, eun, etc., par le groupe unique un. Ce serait là, certes, une grande simplification ; mais que dira-t-on des confusions ?

3o Polyphones de même orthographe, avec prononciations différentes et sens différens, parce qu’ils dérivent de radicaux distincts.