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LE PRINCE DE BÜLOW
ET
LA POLITIQUE ALLEMANDE

On se souvient que, dans les premiers mois de 1914, le prince de Bülow publia un ouvrage considérable, intitulé : la Politique allemande, où l’ancien chancelier avait réuni les diverses considérations émises par lui au Reichstag et en d’autres assemblées sur la renaissance de l’Allemagne, ses ambitions mondiales, sa puissance de plus en plus imposante, ainsi que sur ses tendances soi-disant pacifiques au point de vue de la politique extérieure. Il préconisait, comme l’Empereur, la nécessité d’une flotte de guerre pour appuyer l’essor du commerce allemand et assurer la représentation efficace des intérêts maritimes de l’Empire, sans dire alors, comme il vient de le faire, « que l’Allemagne n’avait pas à subir la loi de l’Angleterre, ni à accepter d’elle une amitié qu’elle eût payée de son indépendance. » M. de Bülow avait ajouté à ce recueil de vues personnelles des observations fort intéressantes sur la Double Alliance et la Triple Alliance, les rapports de l’Allemagne avec la France, la Russie, l’Angleterre, la Turquie, l’Italie, le Japon, les Etats-Unis. Dans un coup d’œil d’ensemble, il avait rapidement examiné diverses questions importantes, telles que, pour le passé, l’affaire de Fachoda et la guerre des Boers et, pour le présent, la possibilité d’une alliance anglo-allemande, l’affaire Marocaine, l’irréconciliabilité de la France au sujet de l’Alsace-Lorraine, puis les premiers succès de la politique mondiale de l’Allemagne qui lui avait fait étendre et