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accomplis par ses troupes : «... Tous les rudes combats sur le plateau de Vaux, la fidèle résistance dans le difficile secteur de combat, dans le difficile terrain sur la hauteur de Vaux, tout cela la Patrie on restera reconnaissante à la division avec qui votre brave régiment a conquis d’immortels lauriers. C’est pourquoi je suis venu ici vous remercier, remercier chacun de vous de tout cœur. Les Français se figurent maintenant que nous allons desserrer notre étreinte à Verdun parce qu’ils ont enfin commencé leur grande offensive sur la Somme. Au contraire, ils se verront déçus, et nous leur montrerons qu’il n’en sera pas ainsi... » La volonté allemande n’est donc pas, ne peut pas être d’abandonner l’offensive sur Verdun. Mais, forcé de combattre ailleurs, l’ennemi a dû resserrer son champ d’action sur la rive droite de la Meuse. Au mois d’octobre, son front entre le bois d’Avocourt et les Éparges est occupé par quinze divisions, dont huit sur le front d’attaque (entre la carrière d’Haudromont et la Laufée), disposées de l’Ouest à l’Est dans l’ordre suivant : 14e Division de Réserve, 13e D. R., 25e D. R. ; 34e» Division, 54e D. R., 9e D., 33e Division de Réserve, 50e Division. Prépare-t-il de nouvelles opérations ? Dans tous les cas, la disposition et l’importance des forces qu’il maintient en ligne prouvent sa quasi-certitude de garder ses positions en attendant l’exécution d’autres projets.

De son côté, le commandement français ne peut accepter de laisser la ligne au point où l’ont portée les derniers combats des premiers jours de septembre. Il a réagi contre chacune des grandes attaques allemandes. Ces répliques qui nous ont restitué la crête Fleury-Thiaumont et celle de la Haie-Renard, ont rendu à nos troupes l’ascendant moral indispensable à une plus vaste entreprise. Elles ont rétabli en avant de Souville, but immédiat des offensives ennemies, une barrière, de la route de l’ouvrage de Thiaumont au bois de Vaux-Chapitre, mais une barrière qu’il faut consolider et, partant, porter plus avant. C’est alors (mi-septembre) que la bataille paraît se ralentir. Le duel d’artillerie, dans ce secteur éternellement tourmenté, se mène à l’économie. Et l’infanterie ne sort plus de ses trous. Les deux adversaires restent en présence, l’un rivé à ce Verdun devant lequel il s’use et ne pouvant, au point où il est parvenu après tant de mois et tant de pertes, renoncer à son but sans humiliation, l’autre préparant la vaste et foudroyante