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rendent, les mitrailleuses sont prises et retournées. Le sous-lieutenant Carême arrive avec ses hommes par le Nord. Il marche le premier, en avant, et se trouve tout à coup entouré d’ennemis armés de grenades qui s’étaient infiltrés entre les compagnies d’assaut et tentaient de jeter la panique parmi les assaillans. Il tenait à la main son pistolet-lance-fusée. N’ayant pas le temps de chercher une autre arme ni d’appeler du secours, il tire sur le groupe qui s’avance. La fusée part, traînant derrière elle toute une queue d’étincelles. Un grenadier est atteint. Le groupe épouvanté par cet engin inconnu se hâte de se rendre au sous-lieutenant Carême que rejoignent heureusement ses hommes. Deux sections de la 7e compagnie entrent dans la carrière par l’étage supérieur et la lutte continue au dedans, les Allemands lançant des grenades de bas en haut, nos fantassins tirant de haut en bas. Un homme découvre un dépôt de grenades ennemies qui est aussitôt utilisé avec des cris de joie. Les sapeurs font sauter les casemates. Enfin, un mouchoir blanc apparaît au bout d’un bâton. Le reste des assiégés, une cinquantaine, capitule.

Le 11e régiment, au pivot de la bataille, avait peu d’espace à parcourir, mais une forte position à enlever. Unissant l’audace de l’attaque frontale à l’habileté de la manœuvre de flanc, il l’eût enlevée, non sans difficulté, mais au prix de pertes légères, s’il n’avait dû subir, dès la pointe du jour, un bombardement meurtrier. Dans la tranchée la plus atteinte, comme le sous-lieutenant Maurin, commandant le peloton, venait d’être tué et que les hommes, immobiles, sans abri, montraient quelque inquiétude, le capitaine de Causans, faisant fonction d’adjudant-major au 2e bataillon, se porta auprès de ce peloton et, pour le maintenir en état de confiance, il monta sur le parapet et y demeura tranquillement. L’usure des compagnies d’assaut obligea le commandement à faire appel au 1er bataillon, mis en réserve, pour alimenter le combat. Le soir, une contre-attaque allemande déclenchée contre la compagnie de gauche qui perdit trois officiers sur quatre, venait se briser sur nos lignes.


Le 8e tirailleurs (lieutenant-colonel Dufoulon) et le 4e zouaves (lieutenant-colonel Richaud) doivent atteindre, à travers le bois Nawé, les pentes Nord du ravin de la Dame comme premier