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quartiers francs de Salonique, et dans plusieurs villes de Macédoine, à Kilkich, à Senidjié-Vardar, à Cavalla et à Monastir. Elles tiennent encore, outre l’hôpital de la rue Franque, des dispensaires, des ouvroirs et l’Asile des pauvres de Kavakia.


La Mission laïque française a constitué, à côté des œuvres scolaires déjà existantes, un Lycée de garçons et un Cours secondaire de jeunes filles.

L’un et l’autre ont prospéré sans représenter une concurrence ou une rivalité pour les établissemens congréganistes. car ils répondent à des besoins particuliers et attirent une clientèle qui ne saurait trouver ailleurs les avantages qu’ils offrent. Ils représentent la tradition de l’Université française et le centre où une élite de jeunes gens et de jeunes filles reçoivent l’enseignement secondaire et préparent leur accession à l’enseignement supérieur. On m’a dit qu’autrefois les élèves du Lycée poursuivaient rarement leurs études jusqu’au baccalauréat. Le commerce les détournait trop tôt de la vie intellectuelle et ils avaient hâte de quitter les bancs de leur classe pour les bureaux et les comptoirs. Depuis, une évolution s’est faite, et les jeunes Saloniciens ont compris l’importance de la culture classique qui ne fait point de tort aux qualités pratiques de l’homme d’affaires. Presque tous achèvent le cycle de leurs études secondaires et vont ensuite dans nos Facultés et nos Ecoles où ils se spécialisent. Cela suffirait à prouver l’utilité du Lycée français, merveilleux instrument de propagande qui a déjà tenu ce qu’il promettait et ne doit pas en rester là.

Les professeurs et le personnel administratif du Lycée sont recrutés dans les cadres de l’Université. Quand on connaît la répugnance de nos compatriotes pour l’exil volontaire et prolongé, on pense que ceux-là méritent notre reconnaissance. Agrégés où licenciés, professeurs d’école normale primaire, instituteurs ou institutrices, ils sont tous les bons serviteurs de la France.

Le Lycée comporte une section classique qui prépare aux divers baccalauréats et une section commerciale. La section classique a les préférences des jeunes Israélites saloniciens, tandis que la section commerciale est plutôt choisie par les Grecs de Macédoine, par les Musulmans et même par les Serbes. Le diplôme qu’elle délivre est reconnu par les gouvernemens