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balkaniques et permet aux bénéficiaires de se placer très avantageusement dans les nombreuses maisons de commerce et les banques de Salonique.

Non loin du Lycée, sur le grand boulevard qui dessert tout le quartier des Campagnes, le Cours secondaire des jeunes filles s’est installé, près de la mer. Les tramways qui s’arrêtent là amènent chaque jour les élèves que l’on prendrait aisément pour des Françaises, à les écouter. Il y a d’ailleurs des Françaises parmi elles, et la propre fille du directeur du Lycée, M. Lecoq, est l’une des plus brillantes. Elle vient de passer les épreuves du « bachot » de philosophie et elle a obtenu la mention « très bien. » Et elle n’est pas la seule bachelière de Salonique.

N’oublions pas l’école primaire qui reçoit 160 enfans de cinq à treize ans, garçons et filles, et les prépare pour le Cours secondaire ou le Lycée.

Le Cours secondaire compte actuellement 190 élèves et il y en a 350 au Lycée. Leur nombre ne pourra que s’accroître.


Les écoles dont je viens de parler sont des créations françaises, mais elles ne sont pas les seules écoles françaises de Salonique. Le groupement scolaire le plus important est celui de l’Alliance israélite universelle qui donne l’enseignement secondaire moderne à plus de 1 200 garçons et l’enseignement primaire supérieur à plus de 2 000 jeunes filles, sans compter les enfans de l’école maternelle, les élèves de deux écoles suburbaines et les écoles essaimées partout en Macédoine, une à Preveza, trois à Monastir, deux à Janina, une à Serrés, deux à Cavalla, une à Ystip, une à Verria, trois à Uskub. Si bien qu’on a pu dire que « l’Alliance israélite universelle exerce directement son influence sur une population de 3 500 élèves ; qu’indirectement elle pourvoit au besoin de culture de 3 000 autres enfans ; que ses œuvres post-scolaires comprennent 1 200 membres ; que 10 000 personnes au moins, et la véritable élite de la société salonicienne ont passé par les écoles de l’Alliance [1]. »

Or, ces écoles sont aussi françaises que les nôtres, par l’éducation qu’on y donne, par les méthodes, les ouvrages scolaires, la formation des maîtres. Ce qui diffère, c’est l’esprit qui est

  1. Revue franco-macédonienne, n° 2.