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presque aussitôt trois de ses chefs de section. Cependant on aborde de trois côtés le Petit Dépôt, on y pénètre, on y trouve dans la grande galerie une centaine d’Allemands qui se rendent. La liaison s’établit entre les chasseurs et les fantassins. Mais il est minuit, et l’on ne peut songer à une nouvelle progression immédiate. Le bataillon s’installe au coude de la route de Vaux et au Nord du Petit Dépôt. Comme le 50e, il reçoit, le 25 au matin, l’ordre de se reformer en réserve de division et, comme lui, ne peut l’exécuter que la nuit suivante. Il ne lui restait que cinq officiers dont le commandant. Mais voici que, sur le champ de bataille même, trois de ses officiers, le capitaine Fischer, les sous-lieutenans Ricoux et Chastagner, blessés au début de l’action, viennent, à peine pansés, rejoindre leur corps. L’un est fiévreux et porte le bras en écharpe. L’autre est couvert de contusions. N’importe : ils sentent que dans une pareille bagarre on a besoin d’eux, et ils accourent sous les obus et sous les balles. En revanche, le capitaine Paillard et le lieutenant Buisson, blessés et perdant beaucoup de sang, ne veulent pas s’en aller, et il faut presque les chasser.


Le bataillon Desrochers des Loges (5e) du 222e à la droite du bataillon Casella qui fut si longtemps arrêté devant les tranchées Clausewitz et Seydiltz, a la charge de prendre, comme premier objectif, les tranchées Mudra et Steinmetz qui prolongent la première ligne ennemie, laquelle s’achève, à l’extrême droite de notre dispositif de combat, par la tranchée Werder dont la prise*est confiée à un bataillon du 30e régiment, et, pour second objectif, divers retranchemens et redoutes, dont l’Abri de Combat et la batterie de Damloup. L’Abri de Combat, la batterie de Damloup, noms que nous connaissons bien, lieux célèbres où l’on s’est tant battu, où le 142e et le 52e régimens accomplirent des prouesses au commencement de juin, quand le fort de Vaux fut entouré, et qui ne furent submergés et perdus que dans la grande attaque du 11 juillet. L’Abri de Combat est de dimensions étroites et n’a pas d’observatoire. Mais la batterie de Damloup est un vaste ouvrage dont les nombreux abris pouvaient contenir, avant qu’une partie n’en fût éboulée, pour le moins une compagnie et demie. Son importance est grande : elle domine le fond de la Horgne, dont les