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pentes opposées conduisent au fort de Vaux, elle commande le mouvement de terrain, semblable à une jetée, qui, entre les fonds de la Horgne et de la Gayette, conduit au village de Damloup au bord de la Woëvre. Le village est relié à la batterie par la tranchée de Saales. Prendre la batterie de Damloup, c’est tenir en partie les accès du fort à l’Ouest.

Le bataillon Desrochers des Loges a deux compagnies en première ligne, la 19e (capitaine Faidide) à gauche, la 18e (lieutenant Colonna) à droite, et une en soutien, la 17e (lieutenant Reneau). La compagnie Faidide saute d’un bond dans la tranchée Mudra, y trouve quelque résistance, qu’elle brise, et s’empare d’une soixantaine de prisonniers, dont l’officier. Mais elle sera constamment gênée et entravée par la prolongation du combat à sa gauche dans la tranchée Seydlitz. Elle est prise de flanc par des mitrailleuses ennemies. Le lieutenant Onillon tire sur un pointeur, le tue et s’empare de sa pièce ; le mitrailleur Cécillon tue les servans d’une autre pièce. Mais le capitaine Morel, qui commande au bataillon la 5e compagnie de mitrailleurs, devra se mettre en surveillance face à gauche, organiser la position, tirer par intermittences dans la direction de cet îlot qui éternise sa résistance devant le bataillon Casella du 299e. Sa principale mission sera de couvrir sur la gauche son bataillon et de lui permettre ainsi de progresser ; il s’en acquittera à merveille. La compagnie Faidide pourra se porter en avant, prendre et nettoyer plusieurs abris, se maintenir à la hauteur de la compagnie Colonna, qui aura la gloire de s’emparer de la batterie de Damloup, et même collaborer à cette dernière en fournissant l’appoint de la section du sous-lieutenant Dechatre.

La compagnie Colonna a commencé par enlever la tranchée Steinmetz en première ligne ennemie. Le sous-lieutenant Marron y est blessé à la tête et ne consent à la quitter que lorsque l’hémorragie devient trop abondante. Une mitrailleuse ennemie arrête la marche de la section Duchosal. Les soldats Cambrezat et Tripier s’élancent et debout, à quatre mètres, avec une insolence inouïe, l’un tirant, l’autre lançant des grenades, ils tuent pointeurs et servans. La tranchée prise est pleine de cadavres ou de prisonniers.

C’est une section de la 17e compagnie qui, sous les ordres du sous-lieutenant Frécaut, est chargée d’aller en reconnaissance