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les cadres et les limites du dernier budget de paix, c’est-à-dire celui de 1914, couvrant la période du 1er avril 1914 au 31 mars 1915.

Le budget ordinaire de 1915 a été fixé à un total de 3 323 millions, inférieur d’environ 80 millions au précédent. Une grande partie des dépenses de l’armée et de la flotte ont été enlevées du budget ordinaire, qui a, d’autre part, subi une augmentation de plus d’un milliard du chef du service de la Dette. L’article, qu’on s’étonne le plus de voir porté sans changement aux recettes est celui des douanes, inscrites pour 712 millions en 1913 comme en 1914, alors que les relations de l’Allemagne avec une grande partie du monde sont arrêtées. Les dépenses extraordinaires de guerre étaient prévues, par la même loi du 22 mars 1915, à 10 042 millions. Quant aux pays de protectorat, presque entièrement occupés par la France et l’Allemagne, le législateur allemand semblait ignorer cette conquête et inscrivait tranquillement aux prévisions de 1915 le chiffre de 1914.

Le budget impérial de 1916, dans sa partie ordinaire, ne dépassait le précédent que de 336 millions et s’élevait à 3 659 millions. Aux recettes, les douanes continuaient de figurer pour 712 millions. Les dépenses de l’armée et de la marine, sauf un résidu de 48 millions, avaient entièrement disparu du budget ordinaire, qui se trouvait grossi, au chapitre de la Dette, de 1 035 millions. Les dépenses extraordinaires de guerre s’élevaient cette fois à 30 milliards, à couvrir sur fonds d’emprunt.

Le budget impérial pour 1917 a été présenté au mois de février. Il s’élève à 4 941 millions, en augmentation de 1 282 sur celui de l’année antérieure. L’augmentation provient du service des intérêts de la Dette, qui passe de 2 303 à 3 566 millions. 81 millions sont prévus pour le remboursement d’anciennes dettes ; mais les emprunts de guerre ne sont l’objet d’aucun amortissement. Les dépenses de l’armée et de la marine, à 100 millions près, sont couvertes par le budget extraordinaire de guerre. Quant aux dépenses civiles, le budget reste, pour les dépenses permanentes, dans les limites des dernières estimations du temps de paix, sauf le service des postes et télégraphes qui est en augmentation.

Les dépenses comprennent 3 566 millions pour la dette, 750 pour les postes et télégraphes, 146 millions pour les pensions,