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POÉSIES


À JAMAIS


Lorsque la nuit revient, assombrissant la terre,
Illuminant les cieux,
J’évoque éperdument ta voix dans le mystère,
Et dans l’ombre tes yeux.

Mon cœur comme le tien obstinément fidèle,
Te garde son amour.
Et ne se lasse pas, bien-aimée immortelle,
D’attendre ton retour.

Je ne te cherche pas dans les lieux qu’on redoute,
Parmi les spectres froids ;
Car je te sens vivante, et même quand je doute,
Tu sais bien que je crois.

Ceux qui se sont aimés comme nous nous aimâmes
Ne sont pas séparés
Par la mort qui ne peut anéantir les âmes
Ni leurs liens sacrés.

Quand de deux cœurs unis, l’un part et l’autre reste,
On est tout étonné
De voir que l’isolé, par son frère céleste
N’est pas abandonné.