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Mme Lapaute qu’il appelle « le sinus des grâces et la tangente des cœurs. » Il n’en est pas moins un savant illustre et l’astronomie gardera son nom. Il avait été reçu à l’Institut en 1795 et maintenu dans la nouvelle organisation de 1803.

On ne pouvait vraiment pas reprocher à Littré cette suite étrange de contrastes, de bizarreries, de contradictions ; mais l’endroit où Mgr Dupanloup se sentait d’accord avec l’Empereur, est celui où il taxait l’athéisme « de principe destructeur de toute morale et de toute organisation sociale. »

M. Thiers laissa la lettre de Mgr Dupanloup sans réponse et l’évêque crut devoir lui en écrire une autre, le 17 avril en y joignant l’Avertissement à la jeunesse et aux pères de familles.


« Monsieur et cher confrère,

« Vous n’avez pas répondu à ma lettre et je n’en suis pas surpris ; je tiens seulement à savoir qu’elle ne vous a pas fait de peine ; vous savez que j’aime à vous ouvrir mon cœur.

« Permettez que je mette sous vos yeux les textes mêmes dont je vous ai parlé.

« Je reviendrai demain matin vous consulter sur l’opportunité de la publication immédiate de ces pages. Auriez-vous la grande bonté de communiquer à M. Mignet le second exemplaire ?... Je serais très heureux de joindre son avis au vôtre.

« Veuillez agréer..., etc.

« Félix, évêque d’Orléans. »


Dans la brochure figuraient les lignes suivantes : « On dira peut-être que j’ai pris la plume pour empêcher tel candidat d’arriver à l’Académie, tel autre d’y prétendre. Il suffit de me connaître et il suffira de me lire pour sentir que j’ai eu une bien autre inspiration. Cependant, sur ce point, je dirai simplement toute ma pensée. Il est puéril de supposer que j’aie un tel pouvoir ; mais, sans hésiter, je déclare que si je l’avais, j’en userais. Pourquoi ?... Précisément parce que j’estime très haut l’Académie ; parce que je la considère comme un lieu élevé d’où les doctrines tombent avec plus de retentissement ; parce que je ne puis aimer que le prosélytisme de l’erreur, — et de telles erreurs, — reçoive cette consécration et s’élève si haut. J’en conviens, l’Académie n’est pas une école de théologie, pas plus que la société elle-même et nul ne peut s’attendre à n’y