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REVUE MUSICALE


Théâtre de L’Opéra-Comique : Ping-Sin, drame lyrique en deux actes, paroles de Louis Gallet, musique de M. Henri Maréchal. — Au beau jardin de France, de MM. Guillot de Saix et Francis Casadesus. — Reprise des Concerts-Pasdeloup. — Piccolo mondo antico.


Ping-Sin est, sauf erreur, le troisième ouvrage sino-musical que le théâtre de l’Opéra-Comique ait représenté depuis les jours lointains du Cheval de Bronze. Le Voyage en Chine, d’ancienne et plaisante mémoire, n’avait de chinois que le titre. Beaucoup plus récent, le Voile du bonheur fut tissé par les mains, occupées depuis à de plus rudes besognes, de M. Georges Clemenceau. C’était un agréable conte philosophique, et la musique de M. Charles Pons, une musique facile, y ajoutait çà et là, si nos souvenirs sont fidèles, un certain charme, fait de rêve, de mystère et de mélancolie.

Le drame de Louis Gallet et de M. Henri Maréchal n’emprunte rien à la philosophie. Il met simplement en scène un jeune couple chinois : lui s’appelle Yao ; elle a nom Ping-Sin. Compromis dans une sédition, Yao se voit arrêté et condamné à mort, le jour même de ses noces. Ping-Sin, à laquelle U a pu d’abord cacher la vérité, l’apprend bientôt. A la faveur de la nuit et d’un double stratagème (narcotique et travestissement combinés), elle se substitue à Yao, qu’elle endort, et va, pour lui, se livrer aux mains, presque au glaive du bourreau. Mais juste à ce moment, les partisans de Yao reprennent l’avantage, et par eux la petite Alceste chinoise, héroïque elle aussi jusqu’au trépas, mais exclusivement, est rendue, comme sa devancière grecque, à son époux réveillé.

Le jour de la répétition générale, devant que les chandelles fussent allumées, l’un de nos confrères les plus « avancés » nous