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contient la Chanson du papa et de la maman à l’enfant qui lit bien : cela est noté sur l’air de la Carmagnole :


Si mon petit Fanfan lit bien (bis)
Je ne lui refuserai rien (bis)
Je le caresserai,
Et puis je lui ferai
Danser la Carmagnole,
Au joli son (bis)
Danser la Carmagnole,
Au joli son du violon !


Le même volume élémentaire contient les Commandemens de la République :


Tous les tyrans tu poursuivras
Jusqu’au delà de l’Indoustan ;

Jamais foi tu n’ajouteras
À la conversion d’un grand ;

Le bien des fuyards verseras
Sur le sans-culotte indigent…


Ils abondent, ces Commandemens du républicain ; on en a multiplié les versions, car il importe d’effacer de la mémoire de l’enfant le vieux Décalogue que, dans sa forme fruste, les générations se transmettaient pieusement. Voici encore les Épîtres et Evangiles du républicain pour toutes les décades de l’année, à l’usage des jeunes sans-culottes, par Henriquez, citoyen de la section du Panthéon. À celui-ci fut décerné par le Conseil des Anciens, un prix de 1 500 francs sur la proposition de Courtois, « parce que son ouvrage est écrit avec simplicité. » Voyons la simplicité : « L’âme du républicain, dit l’auteur, ne peut se passer d’alimens sains et continuels. Il n’appartient qu’aux animaux immondes de se veautrer dans la fanche des marais infects… » Un Évangile maintenant : « Les rois disent : La terre peut contenir quelque cent millions d’hommes ; mais nous n’avons plus de place pour nous divertir. Que ferons-nous ? Le Pape dit : Rien de plus simple : il faut nous déclarer la guerre sous un prétexte quelconque ; nous ferons égorger quatre ou cinq millions d’hommes en Europe, autant en Asie, autant en Afrique ; et quand ils seront tous morts, leurs cadavres engraisseront nos terres et ses productions seront beaucoup