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LA
GUERRE SOUS-MARINE
PHASE FINALE

Phase finale ! Peut-être y a-t-il quelque témérité à qualifier ainsi la phase où nous entrons, après trois années, exactement, qu’ont commencé « les opérations entreprises sur les lignes de communications des Alliés au moyen des engins de plongée. » En tout cas, cette phase, finale ou non, se distinguera probablement d’une manière sensible des précédentes, dont j’ai déjà entretenu les lecteurs de cette Revue.

Il faut se renouveler à la guerre, les Allemands le savent fort bien ; et, comme tout va beaucoup plus vite aujourd’hui qu’il y a cent ans, ils ne disent plus avec Napoléon : « La tactique doit changer tous les dix ans, » mais bien : « Nos procédés de guerre sous-marine changeront tous les dix mois, environ. »

C’est qu’en effet les procédés actuels s’usent. D’aucuns prétendent qu’ils sont usés et en concluent que le submersible a épuisé tout son venin. Double erreur : les statistiques, j’entends les authentiques, celles qui ne sont ni truquées par l’Office naval de Berlin [1], ni disposées avec art et ornées de courbes suggestives, comme celles qui s’étalaient, il y a deux

  1. Les Scandinaves ont, il y a quelques semaines, examiné les comptes de cet Office naval, au sujet des pertes du tonnage mondial, avec une rigoureuse attention, et ils ont découvert, par exemple, au nombre des navires coulés, un petit vapeur qui faisait un service régulier sur le lac Wener, en Suède.