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« rendez-vous à la mer » convenu à l’avance ou signalé par les croiseurs sous-marins au moyen de la télégraphie sans fil. Qu’on n’objecte pas la difficulté, pour leurs observateurs, de faire le point, il leur suffirait de marcher dans une direction connue pendant un temps connu dépendant de leur vitesse, suffisamment connue aussi. Des signaux, lumineux ou autres, émanés des croiseurs, feraient le reste. Tous ces problèmes peuvent être aisément résolus.


Je ne prétends nullement borner là les moyens d’action nouveaux que nos ennemis mettront peut-être à la disposition de leurs grands submersibles. Il faudrait en tout cas dire quelques mots de l’armement défensif que ces croiseurs, fréquemment appelés à combattre en surface, — ne fût-ce que contre les « cargos » armés qui ne leur paraîtront pas valoir une torpille, engin coûteux et rare, — opposeront aux projectiles à trajectoire relativement tendue, sinon aux bombes tombées verticalement des aéroplanes ou des dirigeables. On admet volontiers en ce moment que les « 2 500 tonneaux » (ou plus) des Allemands sont pourvus d’une cuirasse de superstructure, ce dernier mot s’appliquant aux parties du bâtiment qui émergent d’une manière normale lorsque le croiseur accepte la lutte au canon. Peut-être encore, au lieu d’un revêtement métallique plus ou moins épais, s’agit-il de caissons très cloisonnés, de véritable cellules, comme celles qui se partagent l’intervalle entre les deux coques, dans les fonds des navires de surface. Cette dernière solution aurait l’inconvénient, sensible pour la marche en plongée, de développer d’une façon marquée le maître couple du bâtiment, tout en l’alourdissant presque autant que la première. N’en disons pas plus, avant d’être exactement renseignés. Ne précisons pas davantage au sujet du type des moteurs de surface et de plongée, si tant est que les constructeurs allemands n’aient pas résolu le problème du moteur unique [1], et bornons-nous à rappeler que les plans d’un submersible de 2 500 tonneaux avaient été fournis par un

  1. Voyez dans la Revue du 15 novembre 1915, la Variété des types de sous-marins, et du 15 août 1916, le Sous-marin allemand de « Baltimore »
    Je dois dire, toutefois, que l’on n’admet pas aisément, chez les marins de l’Entente, que les Allemands aient en ce moment des sous-marins à moteur unique.