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éprouvé récemment), puis le cap Race de Terreneuve, avec, en face dans le Sud, les Bermudes où les Anglais ont un important arsenal maritime.

Telles, en plein milieu de l’Atlantique Nord, les Açores portugaises, si précieuses par leur admirable position stratégique autant que par leurs ports de Punta Delgada et de Fayal.

Tels enfin, en allant toujours dans l’Est, le Cap Clear ou le Mizenhead d’Irlande, dans le Nord, avec Oporto du Portugal dans le Sud du faisceau ; Oporto, faute du cap Finisterre qui reste en terre neutre, l’Espagne.

II ne manque pour l’encadrement complet qu’un point correspondant, dans le Nord de nos routes de navigation, à celui que fournissent les Açores dans le Sud. On parerait à l’inconvénient de cette lacune, disons-le tout de suite, en organisant vers le 45° de latitude Nord et le 24° de longitude Ouest, des croisières particulièrement serrées de bâtimens rapides. Ne nous occupons ici que de préciser quelles pourraient être les garanties générales de sécurité offertes dans le reste de cette zone encadrée et d’examiner par quels moyens nous y pourvoirions à la défense des convois qui la parcourraient.

Ce serait encore par la combinaison des facultés des navires de surface, des grands appareils aériens relativement autonomes et des navires de plongée de forte taille, — ou du moins de grand rayon d’action, — que nous obtiendrions le résultat que nous recherchons.

Ne disons rien des navires de surface rapides. De ce côté-là, Angleterre, Amérique et France ont fait et font encore un effort fructueux, aussi bien au point de vue du nombre qu’à celui de la valeur des unités. A peine pourrait-on observer qu’un peu plus de puissance offensive et défensive [1] ne serait pas inutile aux types adoptés, s’il est vrai, comme il y a tout lieu de le croire, répétons-le, que les croiseurs sous-marins allemands de 2500 tonneaux et plus soient remarquablement armés et assez sérieusement protégés par une forte tôle d’acier

  1. Rappelons à ce sujet le remarquable type des croiseurs cuirassés légers des Anglais (classes Arlehusa et Cordelia) qui, avec une protection déjà sérieuse, — 16 millimètres d’acier spécial, — ont un armement de 22.152 millimètres, 66.102 millimètres, 2 tubes lance-torpilles et 30 nœuds de vitesse, le tout pour un déplacement de 3 500 tonneaux.