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le ciel l’aéroplane géant qui tiendra l’air assez longtemps pour entreprendre de véritables croisières dans une section déterminée de la bande ou zone maritime de sécurité que nous avons définie plus haut.

Ne demandons pas trop, d’ailleurs, pour le début. L’exigence serait grande que cet appareil fût complètement autonome et que ses explorations fussent de longue durée. Une telle prétention ne serait soutenable que si l’on se décidait, pour le cas qui nous occupe, à revenir au type de l’aéronef, du « dirigeable, » ce qui, au demeurant, peut fort bien se défendre, mais exigerait de plus longs travaux, des installations plus compliquées aux bases extérieures dont je demande la création ; ou bien encore si on arrivait à bref délai à produire le « navire volant » que je signalais plus haut à l’attention du lecteur. Pour le début, répétons-le, il est convenable de ne prévoir que la mise en jeu d’appareils ne s’écartant des types d’aéroplanes ou d’hydravions déjà connus que par des dimensions plus fortes et des facultés d’endurance beaucoup plus étendues. Mais il résulte de ceci que le nombre de ces appareils devra être sensiblement plus grand que celui des « navires volans, » par exemple, susceptible de tenir la mer par temps maniable, aussi bien que l’air et, donc, de s’y reposer, tout en économisant le précieux combustible ; beaucoup plus grand aussi que celui des dirigeables, où les conditions d’existence du personnel sont beaucoup plus favorables, et dont le rayon d’action peut atteindre une longueur assez considérable. Il résulte encore et surtout, de la nécessité de se tenir pour le moment au type général de l’aéroplane, qu’il faut que les croisières de ces appareils se lient étroitement avec celles de grands bâtimens de surface qui, répartis en nombre convenable sur le faisceau normal des routes de l’Atlantique, d’une part y exerceraient eux-mêmes une surveillance active, de l’autre serviraient de « relais » aux grands avions ou hydravions en reconnaissance [1].

  1. Relais et réapprovisionnemens. Seulement, on ne peut concevoir immédiatement l’appareil aérien se ravitaillant en combustible à la mer que s’il appartient au type hydravion, de façon à pouvoir se poser sur l’eau près du navire de surface, si l’état de la mer lui permet d’appareiller de nouveau.