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Or, la Cathédrale n’a été sérieusement bombardée qu’à partir du 18 : car on peut dire que les trois obus qu’elle a reçus, le jeudi 17, ne constituent pas un bombardement intentionnel et systématique.

Néanmoins, ils vont s’accrocher désespérément à ce mensonge : un poste d’observation ! Non pas cet embryon du 14 et du 15, dont ils ne parlent même pas ; encore moins ces tentatives avortées du mois d’août auxquelles ils ne font aucune allusion, mais un poste en activité qui les menace, qui les gêne hic et mine, le 18 et le 19, à l’heure même où ils tirent dessus et contre lequel, malgré eux, ils sont contraints de se défendre.

Le 20 septembre, c’est l’Agence officielle de la Presse, de Berlin, qui annonce l’événement de la veille :


… Nous tirâmes quelques coups isolés sur la Cathédrale pour faire comprendre aux Français que nous la réduirions en cendres, s’ils persistaient à nous bombarder de cette position. Comme l’ennemi continuait, la grosse artillerie reçut l’ordre de détruire la Cathédrale. Après quelques coups, l’édifice fut incendié.


Le 21, du Grand Quartier général allemand, on affirme qu’il y avait sur les tours un poste d’observation, couvert frauduleusement par le drapeau blanc[1].


Nous avons été obligés de supprimer ce poste au moyen de shrapnells lancés par l’artillerie de campagne. L’artillerie lourde n’est pas entrée en action, et le feu de nos canons fut arrêté, lorsque ce poste eut été détruit[2].


Ils ont en effet fortement écorné la tour Nord, le 19. Leurs

  1. La Gazette de l’Allemagne du Nord, du 28 septembre, reprend l’affirmation pour son compte : « Il est prouvé officiellement, et les Français n’ont pas essayé de dire le contraire, que la Cathédrale de Reims servait, abritée par le pavillon blanc, de poste d’observation. »
  2. Berlin (officiel). Cf. Le Temps, du 16 septembre 1914.