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puis rejoint à l’Ouest le ruisseau du pré de Vienne et s’accroche ensuite à la route de Canny-sur-Matz, où il trouve » à la cote 98, le régiment colonial du Maroc, chargé de le prolonger. Le colonel Tissier qui le commande, a installé son poste de commandement dans le parc, partie Sud-Ouest, au milieu des taillis qui le gêneront poursuivre une action aussi précipitée.

Il a deux bataillons en ligne : à sa droite, le 2e (commandant Delmas) qui, des pentes du Piémont, va, gardien du Plessis, village et château, jusqu’au ru minuscule de la Liquette, en prolongation du mur qui enclôt le parc ; à sa gauche, le 3e (capitaine Ravaux), qui traverse le ruisseau du pré de Vienne et rejoint, sur la route de Canny, le régiment du Maroc, en terrain découvert et montant. Le commandant Delmas a son poste de commandement en bordure du mur Nord-Est du parc entaillé à cet endroit : le parc s’ouvre devant lui en vastes pelouses qui s’étendent jusqu’à la cour d’honneur, devant le château, ce qui lui donne des vues et lui évitera des surprises. Le capitaine Ravaux s’est installé tant bien que mal à la tête du ruisseau de Vienne, en lisière d’un petit bois. Chacun des bataillons a deux compagnies engagées (les 7e et 6e pour le 2e, et les 9e et 10e pour le 3e, de la droite à la gauche) et une compagnie de soutien dans le voisinage des postes de commandement. Le 1er bataillon est en réserve, une compagnie derrière le bataillon Delmas, une derrière le bataillon Ravaux, la 3e à l’Est de Gury. Enfin, le 236e régiment (lieutenant-colonel Geslin) qui est en réserve de division est ainsi disposé : un bataillon (le 5e’) dans le bois de la Réserve qui semble continuer, au delà de ses murs, les taillis du parc du Plessis, tout en le dominant de ses pentes ; un autre (le 6e ) à l’Ouest, dans les anciennes organisations existantes entre la Berlière et Gury ; le dernier (le 5e), à la disposition immédiate de son colonel, articulé aux abords de Gury. Le commandement français a deviné que les hauteurs boisées de Gury sont la clé de la position visée par l’ennemi, car elles dominent et protègent le vallon de la Matz dont les cheminements permettaient de tourner tout le massif de la Petite Suisse. Et le parc du Plessis, avec ses couverts et ses murs, est la première halte dans l’assaut qui doit permettre aux assaillants de repartir sur Gury.

L’ennemi a donc pu, malgré nos barrages, s’approcher par