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parviennent à la porte Sud-Ouest du parc, sur le chemin de Gury. Le capitaine Pouzin, commandant la 2e batterie du 6e R. A. C., est à une centaine de mètres de là, sur l’arbre qui lui sert d’observatoire. Il aperçoit les guerriers gris. Il prend un fusil mitrailleur et disperse les groupes. Mais une mitrailleuse est mise en batterie à la corne du pare et sur les pentes de la Réserve. Le capitaine Pouzin continue à tirer. Un canon de 37 du 236e est amené à son tour, il ne peut lutter longtemps, à cause de la flamme qui le décèle. Noilon avec ses mitrailleuses, la 17e compagnie du 236e, la 2e compagnie du 97e forment bientôt un barrage solide qui, maintient le Boche derrière ces murs. L’ennemi est en cage… »

L’ennemi est en cage dans le pare, c’est bien cela. Mais, le parc, avec ses taillis et ses murs, lui offrait une première étape, d’où il repartirait sur Gury. Déjà il se réorganise et partout tente des sorties, spécialement au Sud dans le bois de la Réserve où il cherche les abris et les travaux de la carrière Madame : de là, s’il y pouvait parvenir, il se rabattrait à l’Ouest sur Gury et, si la division de la Garde s’empare d’Orvillers. Sorel, c’est le vallon de la Matz qui est perdu, c’est la route ouverte en arrière de la Petite Suisse. Mais notre commandement veille à le maintenir en. cage. N’ayant pu arrêter en première ligne la progression, il entend la limiter d’abord, puis manœuvrer pour la réduire. Le général d’Ambly et le colonel Fournier qui commande l’infanterie divisionnaire, ont tout de suite aperçu la manœuvre à monter. Avec les réserves du 236e régiment, ils vont garder aux abords du parc les pentes du bois de la Réserve et la carrière Madame. Et le régiment colonial du Maroc, à la gauche du 3e bataillon du 97e qui a pu se maintenir en arrière du carrefour 78 (avec l’aide de la 18e compagnie du 236e) est, sinon intact, — car il s’est battu les deux jours précédents, — tout frémissant d’ardeur.

La bataille se rompt en petits combats indécis. L’attaque allemande, vers midi, semble contenue. Parmi ces héros du 97e qui par leur résistance ont empêché la percée, il faut citer encore le sous-lieutenant Rivoire qui, blessé, réussit par son exemple et son mépris du danger, à rallier ses hommes et les entraîna en avant ; les sergents Bonnet et Prestoz, chefs de section de mitrailleuses, qui se défendirent sur leur position jusqu’à la dernière cartouche, et, avant de se retirer devant