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et d’une demi-livre sterling émis par l’Etat et qui devront rapidement disparaître avec les circonstances extraordinaires qui en ont provoqué la création.

Nous sommes loin des fantaisies du Simplex et autres panacées que des inventeurs jetaient en pâture à la crédulité publique. Le Comité anglais « de la circulation et des changes étrangers » (tel est son titre exact) recommande que le gouvernement cesse le plus tôt possible d’emprunter ; que la politique d’escompte de la Banque d’Angleterre tendant, par l’élévation opportune du loyer de l’argent, à empêcher des retraits d’or par l’étranger ou une expansion excessive du crédit à l’intérieur du royaume soit continuée.

Tout en considérant que l’obligation de la Banque et du Trésor de rembourser leurs billets en or doit être maintenue, le Comité n’estime pas nécessaire de reverser immédiatement de l’or dans la circulation intérieure. Il conseille de rendre l’importation du métal jaune absolument libre, et d’en permettre l’exportation, à condition que les pièces ou lingots soient fournis par la Banque d’Angleterre, dont le contrôle des changes serait ainsi facilité.

Les idées qui dominent de l’autre côté de la Manche sont claires. Quelle que soit l’énormité des charges qui pèsent sur eux, nos amis anglais ne songent pas à en couvrir la moindre part au moyen du papier monnaie. Ils restent fidèles à ce qui a fait la force de leurs finances, l’étalon d’or. Prenons exemple sur eux.


V

C’est toute une mentalité qu’il faut changer, ou (plutôt c’est le retour à la mentalité de paix qu’il faut hâter de toutes nos forces. Nous voudrions voir le Parlement revenir à ce qui est son rôle essentiel, celui de défenseur des contribuables, de gardien vigilant du Trésor public. Il a devant lui une quadruple tâche : arrêter le flot des dépenses, en substituant des crédits de paix à des crédits de guerre ; équilibrer le budget en demandant à l’impôt les ressources nécessaires et en ne recourant à l’emprunt que pour se procurer dès maintenant la somme correspondant à la partie des réparations dues par l’Allemagne, et qu’elle ne peut payer que par annuités ; supprimer