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permettre aux mitrailleurs d’enlever leurs pièces résides en position jusqu’au dernier moment. La section Arbola, repliée en gardant le contact à coups de grenades, vient occuper à la gauche de la section de droite, qui n’a pas bougé, une tranchée qui surplombe le chemin creux de la Papotière. » Pour combler le vide qui se creuse à sa gauche, le lieutenant Richoux fait avancer sa section de soutien (lieutenant Arnaud). C’est par là que l’ennemi menace. Il n’a pas atteint le plateau, mais le combat est dur. La dernière section de réserve entre à son tour dans la mêlée. L’attaque est brisée. Le Plémont ne sera pas pris. Et l’artillerie commence à arroser sérieusement, au bas des pentes, le bois du Pivert et le bois de la Pie, d’où l’on voit sortir des fuyards éperdus. « L’ennemi a fait une poche de 250 à 300 mètres de profondeur sur les pentes Nord du Plémont, entre le chemin creux de la Papotière et le saillant Nord-Ouest du massif. Mais nous sommes solidement accrochés à une tranchée qui précède le plateau et sur tout son parcours Est en avant du changement de ponte. Nous avons d’excellentes vues. Le Boche n’en a aucune. Nous sommes au-dessus de lui. Il a vraiment le dessous... » Il est onze heures du matin.

Certes, le bataillon de Surian a fait merveille. L’éclair de génie qui sauve une situation compromise, qui change la fortune dans le plus petit combat comme dans la plus grande bataille, c’est ce regard du commandant qui évalue la force de sa liaison quand il quitte son P. C. et qui ordonne : demi tour. Mais pour qu’il ne fût pas submergé sur sa gauche, pour que l’ennemi ne réussit pas à s’engouffrer dans le chemin de Lassigny à Belval, qui forme couloir entre le parc du Plessis et les pentes plus douces du Plémont, après que le Plémont était tourné, il a fallu toute une série de résistances heureuses et d’initiatives clairvoyantes. Il a fallu que le capitaine des Rieux, qui commandait la 7e compagnie du 97e s’obstinàt à défendre la Porte Rouge, même sans munitions, pendant deux heures et demie. Il a fallu qu’une section de mitrailleuses du 2e bataillon du 97e en position vers le milieu du mur Sud-Est du parc, fit barrage par ses tirs efficaces. Il a fallu enfin que le capitaine Quesnel, commandant la 1re compagnie du 159e, en réserve à Belval, emmenant ses hommes au travail ce matin-là, pressentit l’attaque et spontanément disposât ses sections pour garder le passage. Dès huit heures trente, des groupes ennemis