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débouchaient sur le chemin de Belval et aux alentours. Ainsi le Plémont fut-il sauvé de l’encerclement et la liaison maintenue entre le 97e et le 159e.

Pour aider le bataillon qui tient toujours le plateau, le colonel Rat n’a qu’à prolonger le mouvement en avant, entrepris par le capitaine Quesnel, qu’il met à la disposition du commandant de Surian. Le petit poste qui défend l’observatoire voit venir, vers onze heures et quart, avec quel soulagement, la section Poli qui précède le reste de la compagnie. A midi, le capitaine Quesnel y conduit, en personne, ses autres sections. Et parce qu’un bonheur n’arrive jamais seul, voici que le tir de l’artillerie (2e groupe du 41e R. A. C. : capitaine Maréchal) précise si bien ses barrages que les soldats du 159e, enthousiasmés, en oublient le danger et la chaleur de l’action, pour un peu applaudiraient, comme au spectacle, la justesse des coups tombant dans les groupes ennemis qui sautent comme des grenouilles. Voici enfin que les munitions affluent, apportées par tous les moyens de fortune : tracteurs d’artillerie, automobiles de la 53e division, véhicules inattendus et traînés à bras. Les territoriaux du 25e régiment territorial apportent des grenades avec une rapidité de jeunes gens. De l’arrière à l’avant, c’est une même volonté, un même cœur. Chacun donne sa part dans le « coup de chien. » Comme au Mort-Homme, le commandant de Surian songe, avec de tels hommes, à contre-attaquer. Des échelons plus hauts, les ordres vont venir, qui ne laisseront pas échapper l’occasion. Le Plémont a été gardé : il s’agit de le dégager.,


XI. — LA CONTRE-ATTAQUE SE PRÉPARE

Certes, l’attaque allemande est enrayée. Elle devait être poussée droit devant soi, tant qu’on pourra, en direction de Gury, dont la prise devait assurer la domination du vallon de la Matz. Le Plémont a résisté comme un îlot battu des vagues dont la hauteur a tout de même failli le submerger. Mais le Plessis-de-Roye, village, parc, château, est perdu, et c’est pour l’ennemi un point d’appui redoutable. En exécution des ordres généraux de l’armée, le général d’Ambly prescrit : « La position occupée est la position principale de l’armée : la division a pour mission d’en assurer l’intégrité absolue. Tout