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nuit qu’une lune voilée de nuages éclaire mal, qu’une reconnaissance de deux chefs de section, l’adjudant Dusaut et le sergent Mouthon, opère sa jonction avec les coloniaux. Un peu plus tard, le commandant Reboul fait réoccuper le village.

A la Porte Rouge, les chasseurs trouvent pareillement le vide à leur droite. Le commandant de Surian, malgré une hardie contre-attaque du soir, n’a pu reprendre les pentes Nord du Plémont jusqu’en bas. Il a perdu le lieutenant Poli, tué d’une balle au cœur sur le rebord de la tranchée où il était monté pour donner à ses hommes le signal du départ. Le lieutenant Mandavit, de la 1re compagnie du 150e, a pu atteindre le bas de la montagne, faisant trente-quatre prisonniers, prenant trois mitrailleuses, mais, faute de grenades, il n’a pu se maintenir et il a dû remonter. La section de Lamarzelle, du 56e bataillon de chasseurs, maintenue en réserve, est poussée à la droite de la Porte Rouge et opère sa liaison avec le 2e bataillon du 159e*à la lisière Ouest du Plémont.

La nuit est assez agitée. Des isolés boches errent encore Çà et là. En vain l’artillerie ennemie veut-elle nous empêcher de nous organiser en avant du village. Au matin de Pâques, le Plessis de-Roye, repris et fortifié, est prêt, comme autrefois, à défendre l’Ile-de-France.


XIII. — LES PAQUES DE 1918

Et tous les Français, ce matin de Pâques, purent lire :

« La bataille engagée sur le front Moreuil-Lassigny a continué tout le jour avec une violence grandissante et s’est encore élargie. Sur une étendue de 60 kilomètres, les forces allemandes, malgré les ravages énormes causés dans leurs rangs par nos feux, ont multiplié leurs assauts contre nos lignes. Nos troupes héroïques, se jetant à corps perdu dans la bataille, ont, par leurs contre-attaques incessantes, arrêté partout la furieuse poussée de l’ennemi. La région d’Orvillers-le Plémont-le Plessis-de-Roye a été le théâtre de combats acharnés. Ces villages ont changé plusieurs fois de mains. Deux divisions allemandes qui avaient réussi à prendre pied dans le Plémont et dans le parc du Plessis-du-Roye ont été balayées par une magnifique contre-attaque de nos troupes qui ont rétabli leurs lignes. Sur certains points les masses assaillantes, prises sous le feu